France : une dette publique toujours plus élevée
En juin 2011, la Cour des Comptes publiait un rapport sur l’état de la dette publique en France : pessimiste, celui-ci présageait une montée inquiétante de la dette brute de l’ensemble des administrations publiques françaises dans les prochains mois, voire l’atteinte du « seuil de 90% du PIB » d’ici 2012. Quatre mois plus tard, la dette publique de la France continue toujours d’augmenter…
L’endettement public, ensemble des dettes à court, moyen et long terme des administrations publiques d’un pays, processus commencé en France il y a de ça trois siècles lors de la Révolution Industrielle et qui semble aujourd’hui se perdurer.
Depuis le début des années 1980, date de la croissance de l’endettement dans les principaux pays développés, la dette publique de la France, à ne pas confondre avec la dette extérieure française quant à elle constituée de l’ensemble des engagements pris par les agents économiques du pays envers d’autres agents économiques extérieurs n’a cessé d’augmenter : encore inférieure à 65% du PIB il y a trois ans, celle-ci représente aujourd’hui pas moins de 85% du Produit Intérieur Brut français : ainsi l’INSEE, l’Institut national de la statistique et des études économiques a t-il précisé vendredi dernier qu’« exprimée en pourcentage du PIB, elle se situe approximativement à 86,2%, en augmentation de 1,7 point par rapport au trimestre précédent »; soit une dette désormais égale à près de 1692 milliards d’euros.
Cependant cette hausse ne traduit pas les efforts menés depuis plusieurs mois par les administrations publiques sur le terrain : en effet tout au long du dernier trimestre, seul l’État n’a pas réussi à réduire le volume de ses endettements, volume qui a crû de 52,6 milliards d’euros lors de la période alors que dans le même temps la plupart des administrations publiques, Sécurité Sociale comprise sont parvenues à réduire leur endettement. Il n’y a cependant pas lieu de dramatiser; et pour cause :
Tous les plans d’austérité, aussi sévères soient-ils, ne peuvent parvenir à stopper d’un seul coup la progression ascendante de la dette publique d’un État. Pour qu’un plan d’austérité soit réellement perceptible dans l’économie d’un pays, plusieurs trimestres sont ainsi nécessaires.
Dans cette optique, le gouvernement espère bien faire repasser la dette publique de la France en deçà de la barre des 85% du PIB d’ici 2015.
D’un autre coté, la dette publique de la France ne peut rester indifférente au sort de la zone euro : aussi les plans de sauvetage de ces derniers mois adressés à l’Irlande et au Portugal, mais surtout à la Grèce ont-ils aggravé le volume de la dette des administrations publiques du pays. Or en 1992, le Traité de Maastricht avait exposé un principe fondamental : l’endettement public, aussi important soit-il, ne doit pas dépasser 60% du Produit Intérieur Brut d’un État. Aujourd’hui, l’ensemble des pays de la zone euro en est très loin du compte…